dimanche 11 mars 2007

Les jeunes filles de Bolga (Est du Ghana) vont-elles à l’école ?

J’ai mené aujourd’hui une enquête dans la ville de Bolga et ses alentours afin de répondre à cette question.

La culture africaine fut pendant longtemps une barrière à l’accès des jeunes filles de Bolga à l’éducation. En effet, l’homme devant rester au sein du foyer et les femmes vouées à se marier à un membre d’un autre foyer (et donc ne plus faire parti du foyer), il n’y avait donc aucune incitation à investir dans l’éducation des filles. A cela s’ajoutait un facteur coût important (uniformes, livres, cahiers, transport…) qui limitait l’accessibilité des classes sociales les plus pauvres et donc diminuait d’autant plus cette incitation. Cependant, la tendance dans la région semble s’être inversée. Au cours de mes recherches, j’ai pu découvrir que pratiquement toutes les jeunes filles de la ville sont scolarisées au primaire et qu’il semble même qu’il y ait plus de filles que de jeunes garçons inscrits. Alors comment expliquer cette évolution ? Quelles incitations positives ont renversé la tendance ?

Selon les personnes interrogées, il semble aujourd’hui plus fiable, pour la future rentabilité du foyer, d’investir dans l’éducation des filles plutôt que dans celles des garçons. La raison principale évoquée par la population est que les futures femmes aident leur foyer de départ et ce, même si elles n’y appartiennent plus, alors que de plus en plus de garçons n’arrivent pas au terme de leurs études en raisons de problèmes externes (drogue, désintéressement, etc). Certains ont cités la politique de réduction des coûts d’éducation mise en place par le gouvernement. D’autres ont aussi mentionné la création il y a une dizaine d’année d’un programme gouvernemental d’éducation destiné aux jeunes filles. Le pays à ainsi basculé d’un cercle vicieux de non-éducation des jeunes filles à un cercle vertueux d’éducation : plus de filles éduquées, donc augmentation du pouvoir des femmes au sein du couple, conscientisation de la valeur de l’éducation des femmes et plus de chance de profiter de son éducation, donc plus de foyers investissent dans l’éducation.

Les progrès sont vraiment intéressant mais gardons à l’esprit que l’on ne parle ici que de l’école primaire ici, et non de l’ensemble du système éducatif. Beaucoup de jeunes filles ne peuvent toujours plus continuer leurs études faute d’argent ou de naissance prématurée, et l’on trouve encore beaucoup de filles ‘se prostituant pour être éduquée’, ce qui est toujours difficile à avaler…

2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est quoi ce chandail mec? T'es pas parti là-bas pour faire de la pub pour Laval...
Sans rire, ça a l'air bien bon ce que tu vis en ce moment.
Continue de bien t'habituer à ta nouvelle vie.

Bye.

Anonyme a dit…

Well said.