mercredi 28 mars 2007

Eau du Nord, or du Sud

Je suis originaire d’une petite région de l’Est de la France appelée Franche-Comté. Lorsque j’y pense, une chose me revient toujours à l’esprit: le vert des paysages. Les arbres, les plantes, toutes reflètent le succès de la nature dans cette région. Mais alors, qu’est ce qui explique cette si grande différence avec le paysage burkinabè? Et bien tout simplement la présence d’eau en grande quantité. Depuis tout petit, j’ai toujours consommé en grande quantité l’eau. L’hiver, c’était de longs bains mousseux pour me détendre. L’été, c’était de continuelles batailles d’eau avec mes amis et mon cousin. L’eau était pour moi quelque chose qui n’avait pas vraiment de valeur puisqu’abondant et si peu chers. J’ai grandi avec cela à l’esprit. Mais voilà, depuis que je vis ici, tout a changé.

Lorsque je suis arrivé au Burkina Faso, je me suis rendu compte à quel point ce pays était sec. Imaginez de grandes plaines peuplées de quelques arbres et dorée par le soleil. Finis les grandes forêts francomtoises pleines de champignons, les étangs pour se baigner, la neige pour skier. Ici, c’est le jaune qui prime, et je peux vous dire que c’est tout un changement. Il faut continuellement boire des litres d’eau pour éviter la déshydration. Mais heureusement, j’ai facilement accès à cette ressource car j’ai de quoi vivre et, à Ouagadougou, il y a toujours de l’eau à proximité. Je me considère donc bien chanceux. Mais, il y a tout de même une chose que je n’arrive pas à comprendre. Comment les burkinabè des régions plus isolées font-ils pour accéder à cette ressource si précieuse? Les ONG ont pour rôle d’améliorer l’accès à l’eau dans ces régions, Eau-vive en particulier. J’ai donc eu la chance depuis quelques missions de pouvoir côtoyer ces populations plus vulnérables que les autres. La norme exige un point d’eau pour trois cent habitants. Mais dans ces villages, nous sommes bien loin du compte. D’après ce que j’ai pu observer jusqu’à présent, on compte un point d’eau dans les villages les plus chanceux. Mais attention, ici la disposition des villages est très différente de chez nous puisque les maisons (ou plutôt communautés familiales) sont vraiment très distantes les unes des autres. Comptez au minimum 400m entre chacune d’entre elles. Les femmes et les enfants, en tant que responsables de l’approvisionnement en eau du foyer, doivent alors parcourir près de quatre kilomètre chaque jour pour se rendre jusqu’au puit le plus proche. Notez que le retour se fait à plein (en général deux sauts remplis!) et souvent sous une chaleur étouffante (à titre d’exemple, en ce moment nous ne sommes pas loin des 45 degrés…). D’ailleurs, j’espère que vous avez tous eu la chance de pouvoir suivre le reportage de France 2 de jeudi dernier sur ce petit village isolé nommé Débanga. C’est une très bonne illustration du calvaire que vivent ces populations juste pour s’approvisionner en eau (Vous pouvez toujours le voir sur : http://jt.france2.fr/20h/). Vous avez tout comme moi du remarquer leur regard, çà en dit long... Il n’est donc pas étonnant que l’eau a une valeur énorme pour ces populations, et en particulier socialement. D’ailleurs, lorsque l’on se rend dans ces villages, c’est toujours de l’eau que l’on nous offre pour nous accueillir, plus de grands sourires bien sûr.

Un ami franco-canadien m’a écrit cette semaine pour savoir quels gestes du quotidien pourraient avoir un impact positif sur la vie des gens. Concernant l’eau, je pense que le plus important est de prendre conscience de sa valeur et de ce que certains humains endurent juste pour en boire une goutte. Depuis que j’en ai pris conscience, je peux vous dire que j’ai bien changé mes habitudes de vie avec l’eau, en particulier en ce qui concerne ma douche (un demi-sceau et je suis même encore plus propre qu’avant!). Plus globalement, je pense que nous devons prendre un tournant politique. À travers notre droit de vote, nous, citoyens français ou canadiens, avons un pouvoir de créer le changement et de montrer notre soutien à ces nations délaissées. Dans quelques semaines, en France, nous aurons la possibilité de nous exprimer. L’avenir des ces nations est en partie entre nos mains. Il est donc crucial de bien comprendre ce que les candidats proposent en s’interrogeant sur l’impact que ces propositions peuvent avoir sur les pays du Sud. Il nous faut ouvrir les yeux et ne plus continuer à vivre volontairement dans une petite bulle d’ignorance. Nous devons devenir des citoyens du monde et non se préoccuper que de nos intérêts personnels. Car n’oublions pas, nous ne sommes à l’abri de rien. Il n’est pas impossible que la situation climatique mondiale si instable ces dernières années se dégrade dramatiquement jusqu’à s’inverser. Nos territoires deviendraient secs et infertiles. Souhaiterions-nous alors être soutenu par nos cousins africains ?

J'attends vos réactions.

Florian







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Les vidéos du jour:
'Danse des femmes - Kiétou.MPG', 'Danse du village - Kiétou.MPG' et 'Journée Mondiale de l'Eau - Burkina Faso (trop fort).MPG' . Vous les trouverez sur: http://www.esnips.com/web/Videosphotos/ (cliquez sur 'Next' en bas de la page pour voir les autres vidéos).
La dernière est vraiment trop bonne! Pour situer Kiétou, cliquez sur la carte ci-dessous.
























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La dédicace du jour : à TOM



cette semaine je suis aller visiter la famille d'un de mes collègues de travail. Sur la route, il m'a mis de la musique. Devine c'était quoi? (trop facile)

lundi 19 mars 2007

Vers une nouvelle vie!

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SCOOP ! Mes collègues de travail ont reçu la visite ce week-end de journalistes de la chaîne française France 2 afin d'effectuer un reportage pour la journée mondiale de l'eau de jeudi prochain. Le reportage sera normalement retransmis au journal national ce jeudi à 20h. Pour les canadiens, il sera disponible le lendemain sur le site: http://jt.france2.fr/20h/ . C'est un excellent moyen de connaître un peu plus ce que je fais.

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Voilà déjà une semaine que je suis à Ouagadougou et je commence tout doucement à me sentir comme chez moi. Je voulais vivre modestement dans une famille burkinabè, mon vœu a été exaucé. Un soir en rentrant du travail, j’ai rencontré un burkinabé vraiment sympathique : Saydou Traoré. Sa sœur, Fatimata Traoré, avait justement une chambre pour me loger dans le quartier plutôt modeste des ‘1200 logements’, une chance pour apprendre encore plus. Fatimata a perdue son mari il y a 11 ans. À l’époque, son mari travaillait au service du trésor burkinabè donc, elle et sa famille, vivaient une vie relativement tranquille. Fatimata n’avait même pas besoin de travailler. Mais voilà, lorsque son mari est mort d’une maladie à l’estomac, cette famille est tombée dans la pauvreté. Il n’y a pas de système social ou d’assurances au Burkina. Il n’y a donc pas de compensations lorsque l’on perd un membre de sa famille. Fatimata a tout de même eu la chance de recevoir une petite rente du service publique (120$ tous les trois mois) pour l’aider à nourrir ses enfants et les envoyer à l’école. Elle a certes essayé de reprendre un travail de standardiste, sa formation originale, mais voilà ici l’économie ne décolle pas. Il n’y a pas beaucoup de travail et il est très difficile de trouver un emploi fixe. Fatimata saute de petits contrats en petit contrats en espérant toujours trouver quelquechose de fixe. Aujourd’hui, sa vie est encore plus difficile car ses enfants grandissent donc sa rente a énormément diminuée (80$). Alors comment s’en sortir ? Fatimata ne ménage pas ses efforts. Elle essaye de trouver de nouvelles voies. Hier, elle m’a parlé de l’un de ses projets de monter une teinturerie avec deux de ses amies. Elle a fait une demande de prêt de 100$ auprès d’une ONG soutenant les microprojets (leur taux de prêt est de 20%!?). Elle attend toujours la réponse. Cela fait déjà trois semaines. Pour le reste, Fatimata s’en remet beaucoup à Dieu. Elle ne sait pas de quoi sera fait son avenir, mais n’a pas perdu espoir. Elle rêve toujours d’ouvrir son petit commerce dans une petite région de France (notez que ce n’est pas le rêve de l’ensemble des burkinabè, ils aiment leur pays et veulent y rester).

Ce que je veux vous faire comprendre à travers cette histoire, c’est que les burkinabè ne sont pas si différents de nous (si ce n’est leur culture). Ils sont juste plus vulnérables aux chocs de leur vie (petite dédicace à tous les ISFiens qui savent bien de quoi je parle!). Imaginons-nous ne plus avoir accès à tous ces avantages qui nous rendent moins vulnérables (assurances sociales, bonne économie, crédit, climat clément, etc), comment pensez vous que nous nous en sortirerions? À mon avis, comme Fatimata : avec le courage et l’espoir (et le sourire? )! Je relativise beaucoup plus depuis que je côtoie les burkinabès et j’espère que, à travers ce que je partage, vous aussi.

La question est donc de savoir comment diminuer cette vulnérabilité? Beaucoup de choses ont été essayées pendant les cinquantes dernières années (une bonne référence pour les lecteurs :’ Les pays pauvres sont-ils condamnés à le rester?’, William Easterly) mais souvent sans vraiment comprendre la dynamique de la pauvreté et l’importance de la culture africaine. Il est inutile d’essayer de leur apporter des solutions occidentales. Notre rôle est de leur fournir un support pour trouver les leurs (la fameuse philosophie d’ISF Canada!). Ma mission chez Eau-vive a donc pour objectif de renforcer leur capacités, c’est-à-dire de leur fournir des outils (organisationnels, méthodologique, etc..) leur permettant d’améliorer leurs compétences et donc leur impact sur les communautés locales. Mon séjour sera marqué par plusieurs étapes distinctes me permettant d’aller dans ce sens. Actuellement, je participe à toutes les tâches de l’organisation afin de bien cerner le fonctionnement de l’organisation et sa manière de travailler. Après quelques mois, je pourrai alors établir sur quels points Eau-vive peut progresser et mettre en place un plan d’action. J’ai commencé sur le terrain en début de semaine puisque je me suis rendu pendant deux jours dans deux villages près de Koudougou (Kiera et Bouloum) comme vous pouvez voir sur les photos (et oui, j'ai fait la coupe!). Nous y avons effectué la réception respectivement d’une école (3 classes) et d’un centre de santé. A l’arrivée, nous avons eu un accueil incroyable. Notre voiture a été encerclée par une cinquantaine de personnes chantant et jouant de la musique. J’ai placé quelques vidéos sur: http://www.esnips.com/web/Videosphotos/ (cliquez sur 'Next' en bas de la page pour voir les autres vidéos) afin de vous faire partager tout cela. Nous avons participé à une courte cérémonie, puis à une réunion de bilan sur le projet en présence de tous les acteurs. Je me suis rendu compte à quel point la communication dans ces villages est différente de la notre. Dans notre vie de tous les jours, nous utilisons beaucoup de concepts alors que dans ces villages les gens se rattachent à la réalité, à ce qu’ils peuvent toucher et voir. Les Conseillers techniques d’Eau-Vive utilisent beaucoup d’expressions imagées ou proverbes pour faire comprendre certains concepts du développement, morceaux choisis :
‘S’il faut donner un poulet à son beau-père, peut-être faudrait-il une autruche.’
‘Qui veut voyager loin ménage sa monture.’
‘Quand on a quelque chose de neuf, c’est bien. Mais parfois on oublie le lendemain que l’on peut avoir quelque chose de meilleur.’
‘Tu pousses la personne pour grimper sur l’arbre et elle pourra grimper par elle-même dans les branches de l’arbre.’
Haha, j'adore çà !


Voilà, c’est tout pour aujourd’hui car je dois aller manger. Ma famille africaine m'attend comme vous pouvez le voir sur la photo lol (de gauche à droite: Cady, moi, Fatimata et Papou). J’attends avec impatience vos remarques ou commentaires!

Florian



PS : La réponse à la question du jour du dernier post est : 19 personnes + 4 enfants !! L’expression ’être serré comme des sardines’ prend alors tout son sens!


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Les mots Moré du jour :
- Fokié mamé ? = Comment çà va ?
- Paga gaasi ? = Et la femme ?
- Zacramba ? = Et la famille ?

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La photo du jour : petite dédicace à tous les canadiens (cliquez dessus pour voir en gros) !
Cette photo vient du tableau de l’école de Kieira, un village au fond de la brousse… J'espère que lorsque je rentrerai au Canada, j'aurai droit à une petite récitation! lol

dimanche 11 mars 2007

Arrivée au Burkina!


Me voilà enfin à Ouagadougou ! Je suis arrivé lundi dernier après 6h de route en partance de Bolga . Il fait vraiment beaucoup plus chaud qu’au Ghana, c’est vraiment intense : la journée, il faut compter plus de 37 degrés!! Cette fois c’est sûr, finis le manteau 3 épaisseurs canadien, le bonnet (ou tuque pour les québécois…) et les grosses chaussures, ici c’est chemise légère, chapeau et sandales… À première vue, cela a l’air vraiment terrible d’habiter ici. Mais méfiez vous car je suis toujours dans ma phase ‘Lune de miel’ avec le pays!

J’ai commencé à voir un peu plus clair dès le second jour. Lorsque tu te promènes dans la ville tu peux te rendre compte à quel point les gens sont pauvres et vulnérables. Il y a beaucoup de mendiants dans la rue (en particulier des enfants) qui viennent te demander un peu d’argent pour manger. Je dois dire que c’est difficile à gérer. Tu donnes un peu parfois mais tu ne peux pas beaucoup. Il te faut garder en tête que tu es ici pour apporter des solutions durables et non subvenir au système. C’est en cela que se différencie le développement et l’aide internationale. Parfois j’essaye de leur expliquer ma mission, certains me comprennent et me sourient. Mais cela doit être bien difficile de vraiment comprendre lorsque tu as faim ou/et que tu es malade. D’ailleurs, près de 10% de la population a le SIDA et certains ne peuvent plus marcher ou ont dû être amputé (lèpre). Il y a donc beaucoup de personnes qui se déplacent en fauteuils roulant bricolés. Plus jeune, je me rappelle avoir longtemps joué avec un engin à trois roues qui avançait en poussant le volant. À Ouaga, il y en a vraiment beaucoup, çà change pas mal la perspective d’utilisation...

Vous pensez surement que de côtoyer un tel environnement est insoutenable. Et bien pourtant non. Les burkinabés ont une énergie incroyable qu’ils vous transmettent. Malgré leurs conditions de vie vraiment difficiles, ils ont toujours le sourire et une envie inégalable de s’en sortir : le Burkina Faso, c’est le pays du « Bon’Esprit » (petite dédicace à tous les membres du mouvement…) et de la débrouille. Tu peux être sûr que dans chaque conversation, il y aura un rire quelque part. Honnêtement, je me rends compte que nous, les occidentaux, sommes vraiment des êtres fades et souvent superficiels. On a beaucoup à leur envier de ce côté-là! Leurs talents de bricoleur sont aussi impressionnants. Ils récupèrent tout c’est fou. Tu retrouves pleins de petits magasins de pièces détachées ou d’objets faits à partir de ces pièces. Ce que j’aime le plus, c’est le taxi. Alors là, c’est fou, il y a des Peugeot surbricolées de plus de 30 ans qui roulent encore parfaitement (le paradis pour mes cousins les Carrières!).

Sinon, j’ai commencé très fort mon intégration ici. J’apprends le dialecte principal à Ouaga, à savoir le Moré. Un « blanc » qui parle Moré, je peux vous dire que çà a un impact incroyable, surtout quand c’est lui qui lance la conversation en Moré (bon, après quelques phrases, j’avoue je suis lâché mais bon...). D’ailleurs, j’ai commencé à travailler vendredi dernier pour l’ONG Eau-vive (plus d’infos sur l’ONG seront disponibles dans un prochain message) et je me suis présenté en Moré. Je peux vous dire que j’ai marqué des points…

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui, j’attends avec impatience vos commentaires ou questions!?

Bonne journée à tous.

Florian

PS : Y-a-il des gens parmi vous qui seraient intéressés pour correspondre par email avec des ghanéens (anglais) ou burkinabés?


RE-PS: Si vous voulez plus d'infos sur les autres volontaires de mon équipe: http://www.ewb.ca/en/whatsnew/features/ltovw07.html

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Musique burkinabè
Voici un enregistrement de chant lors d'une messe catholique à la cathédrale de Ouagadougou: http://www.esnips.com/web/Videosphotos/ (Messe_cathédrale de Ouaga.wav)
Bon voyage!

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Question du jour
À combien rentre-t-on au Ghana dans un mini-van Toyota (Trô-trô)?




















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Quelques mots de Moré
- ibéo kiéma = bonjour (le matin)
- ouini kiéma = bonjour (l’après-midi)
- sabrr kiéma = bonjour (le soir)

Les jeunes filles de Bolga (Est du Ghana) vont-elles à l’école ?

J’ai mené aujourd’hui une enquête dans la ville de Bolga et ses alentours afin de répondre à cette question.

La culture africaine fut pendant longtemps une barrière à l’accès des jeunes filles de Bolga à l’éducation. En effet, l’homme devant rester au sein du foyer et les femmes vouées à se marier à un membre d’un autre foyer (et donc ne plus faire parti du foyer), il n’y avait donc aucune incitation à investir dans l’éducation des filles. A cela s’ajoutait un facteur coût important (uniformes, livres, cahiers, transport…) qui limitait l’accessibilité des classes sociales les plus pauvres et donc diminuait d’autant plus cette incitation. Cependant, la tendance dans la région semble s’être inversée. Au cours de mes recherches, j’ai pu découvrir que pratiquement toutes les jeunes filles de la ville sont scolarisées au primaire et qu’il semble même qu’il y ait plus de filles que de jeunes garçons inscrits. Alors comment expliquer cette évolution ? Quelles incitations positives ont renversé la tendance ?

Selon les personnes interrogées, il semble aujourd’hui plus fiable, pour la future rentabilité du foyer, d’investir dans l’éducation des filles plutôt que dans celles des garçons. La raison principale évoquée par la population est que les futures femmes aident leur foyer de départ et ce, même si elles n’y appartiennent plus, alors que de plus en plus de garçons n’arrivent pas au terme de leurs études en raisons de problèmes externes (drogue, désintéressement, etc). Certains ont cités la politique de réduction des coûts d’éducation mise en place par le gouvernement. D’autres ont aussi mentionné la création il y a une dizaine d’année d’un programme gouvernemental d’éducation destiné aux jeunes filles. Le pays à ainsi basculé d’un cercle vicieux de non-éducation des jeunes filles à un cercle vertueux d’éducation : plus de filles éduquées, donc augmentation du pouvoir des femmes au sein du couple, conscientisation de la valeur de l’éducation des femmes et plus de chance de profiter de son éducation, donc plus de foyers investissent dans l’éducation.

Les progrès sont vraiment intéressant mais gardons à l’esprit que l’on ne parle ici que de l’école primaire ici, et non de l’ensemble du système éducatif. Beaucoup de jeunes filles ne peuvent toujours plus continuer leurs études faute d’argent ou de naissance prématurée, et l’on trouve encore beaucoup de filles ‘se prostituant pour être éduquée’, ce qui est toujours difficile à avaler…

dimanche 4 mars 2007

En direct de Bolga...

Pour ceux qui ont du mal à s'endormir, voici une musique que j'ai enregistré à Bolga: http://www.esnips.com/web/Videosphotos/

Prenez le temps d'écouter ces femmes chanter, elles vous transmettront leur incroyable joie de vivre...

Un an au Burkina --- #1: direction Ghana (mardi 27 février)

Premier pieds sur le sol africain à Accra au Ghana. Mhm, cela me semble pareil qu’au Canada, voyons pour l’air : une grande inspiration et ouah.., le contexte est posé, il est 20h, et il fait encore plus de 30 degrés! (à Toronto, il faisait -15 degrés..).



Mais revenons un petit peu en arrière, pourquoi suis-je au Ghana? Et bien je dois passer une semaine de formation sur le thème de l’intégration avec les autres membres ISF de l’Afrique de l’ouest (on est 4 en tout : 2 au Ghana, 2 au Burkina). Ma formation à lieu à Bogdalongo au nord du Ghana (à 16h de bus d’Accra, voir carte).
Le lendemain de mon arrivée, je suis réveillé par de la musique provenant de juste derrière la mission catholique ou nous logeons. C’est une assemblée communautaire! En tant que travailleur du développement ce genre d’activité est particulièrement intéressante pour moi puisqu’elle correspond exactement à ce que je vais devoir organiser. Ces d’assemblées sont un exemple de ce qui est ‘à la mode’ dans le développement. Le principe est de faire réfléchir les populations sur un thème, puis de les pousser à trouver leurs solutions ainsi que comment les diffuser (pour ne pas imposer des idées occidentales inadaptées au contexte). Pour les personnes intéressées, vous trouverez de nombreuses ressources sur internet sous le nom d’ ‘approches participative’.
L’assemblée du jour traitait de la sécurité routière autant pour les enfants que pour les chauffeurs. J’ai particulièrement apprécié les présentations théâtrales organisées par les enfants des écoles voisines illustrée sur la photo ci-dessous. Les messages qu’elles véhiculaient avaient un impact assuré sur les populations. J’ai aussi remarqué de nombreuses affiches en tissus présentant les attitudes à adopter qui ont amplifié cet impact.
Pendant cette assemblée, j’ai fait la rencontre d’Habass, un Ghanéen enseignant dans une école voisine. Nous avons passé toute l’après-midi ensemble et j’ai ainsi pu découvrir toute la ville. Nous avons aussi beaucoup parlé. Habbass est né dans un village voisin de Bolga. Il est conscient de la chance qu’il a eu de pouvoir devenir professeur. Quand je lui demande ce qu’il désire faire plus tard, il me répond simplement : aider mon pays ! Il y a dans les Ghanéens une force incroyable...
C’est tout pour aujourd’hui, il faut que je rattrape mon décalage horaire!