Un autre jour au Burkina
J’espère que vous allez tous bien.
Une nouvelle journée qui commence à Ouaga. Une journée un peu spéciale en fait. C’est la journée mondiale du refus de
Il y a deux jours, un enfant de 13 ans a frappé à la porte de ma cours. Il pleurait. Il avait faim. Il s’appelle Pacôme. Ses parents ont été pris dans la guerre civile de la Côte d’Ivoire. Sa mère a du retourner dans son village et est décédée. Son père, blessé, est venu se faire soigner au Burkina Faso, à Koudougou. Il y a quelques temps, il a succombé à ses blessures. Pacôme a fait appel à l’aide de la parenté locale pour qu’on l’aide. Ces derniers ont décidé de l’envoyer à Ouagadougou chez son oncle. Là-bas, il a pu l’aider dans ses travaux de gardiennage au sein d’un petit commerce chinois en échange d’un toît et de quoi manger. Malheureusement il a été forcé de partir car les commerçants ne voulaient plus le loger. Résultat Pacôme s’est retrouvé à la rue, livré a lui-même. Il a essayé de faire appel à plusieurs personnes mais personne n’a répondu.
Le monde devient vraiment dur, même au Burkina. Il y a quelques mois encore je remarquais cette solidarité propre aux Burkinabè. Aujourd’hui, je me rends compte que petit à petit chacun s’endurcit en particulier lorsque l’on se rapproche des centres urbains. À mes yeux, le développement du pays n’y est surement pas étranger. Nous (occidentaux) orientons les pays d’Afrique vers une société à notre image. Certes, nous conservons encore d’importantes valeurs de solidarité mais force est de constater que nous tendons vers une société individualiste qui influence ses pays « partenaires » comme tel. L’Afrique est donc en danger. Elle glisse petit à petit vers une société qui l’éloigne de ses valeurs intrinsèques. Des valeurs qui pourtant font l’admiration de tous à travers le monde…
Florian