dimanche 30 mars 2008

Du maraîchage au Sahel

Bonjour à tous,
Je vous passe un petit « Djam walli » (« Bon matin » en Peuhl) de Dori ou je réside maintenant depuis trois semaines. Je découvre avec joie les plaisirs du soleil intense et du sable et je peux vous dire que c’est tout un défi!

Il y a quelques semaines, je suis parti en mission pour quelques jours dans la province de l’Oudalan, située dans l’extrême Nord du Burkina Faso. L’objectif de cette mission était d’évaluer l'impact de l'appui de Eau Vive aux activités de maraîchage dans quatre villages partenaires. J’aimerais vous faire partager les résultats de cette petite étude pour un de ces villages, nommé Dembam, situé dans la commune de Markoye.

Le site maraîcher de Dembam a été mis en place en 2006. Il s'étend sur un hectare où travaillent 41 productrices sur 260 planches. Cette année, les légumes produits ont été
(dans l'ordre) les choux, la pomme de terre, la salade, les carottes, les oignons, les tomates et le Gabo. Pour ceux qui aiment les chiffres et en particulier pour les gens de Chaucennes en France, j'ai réalisé une petite estimation de la valeur sur le marché local de la récolte de cette année. Cela monte à près de 6700 euros répartis comme le montre le tableau (cliquez dessus pour voir les chiffres). Même si tous les légumes ne seront pas vendus sur le marché local, ce montant est un indicateur appréciable. Selon les villageois avec qui j'ai pu parlé, cette apport leur a permis, et va leur permettre, de payer les frais liés à l'éducation, les médicaments lorsque besoin est, et d'améliorer considérablement leur nourriture quotidienne. Vous arez peut-être l’occasion d’entendre les villageois témoigner en vidéo et de voir le jardin si j’arrive à mettre cela en ligne dans les prochaines semaines.












On peut donc dire que c’est un projet qui a eu un très bon impact sur mes amis les villageois africains. Bien entendu, la situation n'est pas toute rose non plus puisqu'il y a toujours un problème d'eau dans le village, en particulier au niveau des puits qui s'ensablent et pour la transformation et le séchage des denrées produites (ils ont été aussi formé pour cette activité et on reçu le système de séchage de la photo) qui en nécessite beaucoup. Il faut aussi mentionné que les autres villages que j’ai eu traversé n'ont pas tous eu le même succès (en particulier deux villages ou il n’y a eu aucune activité de maraîchage cette année).


Néanmoins, j’ai senti, en parlant avec les personnes travaillant sur le site maraîchers, l'espoir et l'énergie qu'avait donnée l’appui de mon organisation. C’est cette image qu’il nous faut garder en tête pour continuer à travailler fort. Pour ce qui est projets qui n’ont pas marché, nous ne devons pas les cacher mais plutôt montrer ce que nous en retirons (qui n’apprend pas par l’expérience?). Malheureusement, je constate que nous sommes dans une dynamique donateur - ONG, c’est-à-dire du haut vers le bas, qui ne le permet pas, et ceux qui en payent le prix sont les « clients ». Des clients qui ne peuvent pas se le permettre. L’heure est donc au changement. C’est la mission que se donne mon organisation et je compte y participer.


Sois le changement que tu veux voir.

Florian Villaumé


----------

Questions du jour : quel est le prix actuel des petits oignons sur votre marché local? :)

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Chapeau pour le reportage réaliste et concret . En parlant autour de nous ,il apparaît que les seuls projets qui utilisent l'aide au développement d'une manière efficace sont les petits projets adaptés et proches des habitants et au pays .
Quelles sont les raisons pour lesquelles le maraîchage n'a pas marché dans 2 pays ?

Anonyme a dit…

bonjour florian de chaucenne tes amis sont en avance sur nous je n'ai pas pu travailler le jardin trop mouillé mais marie jeanne a deja achete les semences de pommes de terre charlotte à 11 euros 50 les 5 kilos je n'ai pas le prix des petits oignons mais leur jardin est beau font ils plusieurs recoltes dans l'annee je te quitte bisous de marie jeanne et tonchampi

Anonyme a dit…

bonjour florian de chaucenne tes amis sont en avance sur nous je n'ai pas pu travailler le jardin trop mouillé mais marie jeanne a deja achete les semences de pommes de terre charlotte à 11 euros 50 les 5 kilos je n'ai pas le prix des petits oignons mais leur jardin est beau font ils plusieurs recoltes dans l'annee je te quitte bisous de marie jeanne et tonchampi

Edouard a dit…

40 centimes de dollars US pour une livre d'oignons dans la rue à Panama City.

Florian Villaumé a dit…

Bonjour,

Merci de votre réponse, vous soulevez une question très interressante.

Ce projet a été effectivement réalisé dans le cadre d'un programme touchant une zone plus large. Ce genre de programme a un grand défaut est que, vu son ampleur territoriale et son nombre d'activités important, il a tendance à s'éloigner des réalités des bénéficiaires du programme. C'est un gros défaut, il faut l'admettre, et diminuer son impact nécessite un dispositif opérationel très important qu'il est difficile de mettre en oeuvre en pratique (notament du fait des ressources financières à mobiliser). Pourtant, je trouve qu'un certains nombre d'élément poussent à continuer de réaliser des programmes. Je pense en particulier aux suivants:
- Il n'y a pas assez d'acteurs compétents et engagés pour réaliser de bon projet de développement pourtant les zones à "développer" sont grandes.
- Réaliser de petits projets est certes bon mais comme on dit ici: "ce n'est pas arriver". Les besoins ici sont énormes et surtout sur une grande échelle. Donc lorsqu'une approche marche bien à une certaine échelle, il faut voir dans quelle mesure on peut créer un changement similaire à une plus grande échelle, c'est-à-dire un changement transformatif.
- II faut aussi parfois investir dans des programmes avec de gros investissements pour arriver à un changement transformatif. Comment peut-on aider les villagois à faire du maraichage s'il n'y a pas de barrages ou boulis (sorte de grande mare)? Comment peut-on organiser la transhumance des animaux si on ne considère pas toute la zone concernée? Comment réduire rapidement les problèmes d'accès à l'eau si on ne prend pas en compte le problème sur toute la chaine (du village à la gouvernance nationale qui "fixe les règles")?

Je pense donc qu'il faut ne faut pas se cantonner à de petits projets mais bien combiner ces derniers avec de plus grandes interventions (en particulier pour ce qui est des approches, bonnes pratiques, etc) afin d'augmenter l'efficacité, l'efficience et l'échelle de l'impact des projet de développement.

Florian

PS: A qui est-je l'honneur de répondre?

Florian Villaumé a dit…

Bonjour les Carrières,

merci pour toutes ces infos. Pour répondre à ta question, dans le Nord du Burkina Faso, les gens font une seule récolte de légumes par année (sur la période de Octobre à Avril). L'autre période (la saison des pluies) est réservée à la culture du Mil, Sorgho, Niébé, etc.

Bonne journée, passe le bonjour à tout le monde, et surtout bon rétablissement!

Florian

Florian Villaumé a dit…

Pas d'autres prix d'oignons? On aurait pu faire une interressante étude comparative...

Edouard a dit…

1.95 euros les 250 grammes à Paris pour des oignons soit environ 6.3 dollars US la livre (pour comparer avec le prix au Panama).

Je regarde en rentrant à Montréal.

Edouard a dit…

Environ 7.5$US la livre à Montréal pour des petits oignons.