Bonjour à tous,
Et voilà, cela fait maintenant trois mois que j’habite dans un village nommé Wendou. Tout doucement les barrières commencent à tomber et j’apprends petit à petit ce qu’est la réalité d’un villageois de Wendou.
J’aimerais aujourd’hui partager avec vous l’histoire d’un jeune villageois nommé Hama Diallo qui habite dans ma cour.
Diallo a 15 quinze ans. Il est de Windou. Il est actuellement en cinquième au collège provincial de Dori. Il parle donc très bien le français. On me dit même qu’il a d’excellentes notes. Pourtant, je vois que ce n’est pas facile. Il met tous les jours 45 minutes pour se rendre à pieds jusqu’à son école et sa classe est surchargée (Il me parle 120 élèves par classe sous la supervision de deux professeurs). Mais le plus dure est qu’il ne lui reste qu’un seul bras. À sept ans, voulant jouer, il a sauté du toît d’une maison situé d'une hauteur de 3m. Il s’est ainsi fait une fracture du bras. On l’a donc amené chez une dame du village qui lui a prescrit des racines et feuilles. Au bout d’une puis deux semaine, Diallo est revenue la voir et elle l’a soignée à nouveau. Mais la blessure ne s’est pas arrangée. Au bout d’un mois, Diallo est finalement allé à l’hôpital. Mais c’était trop tard. Le docteur lui a dit « qu’il fallait couper ».
Quand j’écoutais Diallo, je dois dire que j’ai pris conscience de l’échelle du changement nécessaire pour améliorer les conditions de vie de personnes comme Diallo. Nous ne parlons pas ici en premier lieu d’un changement dans l’environnement de ces personnes, mais bien d’un changement dans leur fort intérieur. Mais qui a cette capacité? Une chose est sûre pas moi. Mais des personnes comme Diallo, oui. Ils sont l'avenir de leur pays et on sent leur énergie. J’ai d’ailleurs posé la question suivante à Diallo : quel métier veux-tu faire et pourquoi? La réponse m’a stupéfaite : « je veux être médecin pour pouvoir expliquer aux villageois ce qu’il ne faut pas faire ». Les villages d’Afrique sont peuplés de héros, il ya de l'espoir mes amis
Florian
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La photo du jour: une classe du village de Balgabonga de la commune de Tankougounadié située dans la province du Yagha. L'école n'a aucune latrine, l'accès à l'eau est très difficile (1 forage pour 760 personnes), et aucune des trois classes n'a de bâtiments. Cependant, les 80 élèves de l'école y travaillent depuis 5 ans...